Objectifs
Notre but est de défendre non seulement les membres de l’Ecole liégeoise du paysage mais également les collectionneurs. La dégradation de l’économie n’a pas permis durant ces dernières années de réaliser les espoirs engendrés lors du boom des années 1985-1995 … Mais l’internationalisation de ces artistes permettra de rattraper le temps perdu.
Les dates de 1880 et 1950 ne sont pas restrictives. Léon Philippet, Gérard-Jonas Crehay ou Adrien de Witte ont fait du paysage avant 1880. Jacques Couturier, Félicien Absil, Luc Faisant ou Roger Faufra en ont fait après 1950.
L’amour de la nature qui a uni ces artistes est leur dénominateur commun, au delà des genres, des tendances ou des appartenances politiques et philosophiques, des considérations mercantiles ou de critiques d’art, ou encore des instances académiques. Une force a poussé ces artistes à faire don de l’énergie qu’ils avaient en eux, - leur amour du terroir - , à tous ceux qui, par delà les années écoulées, apprécient ce même idéal.
Ce mouvement, amorcé par Evariste Carpentier, relayé par Richard Heintz fut déjà appréhendé par Jules Bosmant en 1930, il est circonscrit à ce jour.
Richard Heintz, exemple de l’élève insoumis dépassant le Maître (E. Carpentier), a entraîné dans son sillage tous les adeptes de l’Ecole liégeoise du paysage. Aujourd’hui encore, l’activité paysagiste liégeoise reste vivace. De nombreux artistes que l’on peut, sans y mettre la moindre connotation péjorative, qualifier d’émules de Richard Heintz ou d’Auguste Donnay continuent à produire des oeuvres dans la diversité.
Suite à cette diversification des genres, un travail sur les contemporains exige un exercice périlleux de sélection. Il y a aujourd’hui beaucoup de paysagistes qui travaillent « à la manière de » et des artistes-peintres qui innovent dans des registres différents. Restons vigilants !
Ce dictionnaire-ci se veut une anthologie de la peinture de paysage à Liège entre 1880 et 1950 et non pas celle de la peinture liégeoise de tous les temps ou de tous les genres.
Seuls sont présents, dans les contemporains, quelques artistes-peintres qui ont apporté une touche d’originalité supplémentaire, comme une pierre de plus, à l’édifice de la peinture paysagiste, mais ce sont des exceptions qui confirment la règle.
Cet ouvrage va renforcer les liens entre les membres de l’Ecole liégeoise du paysage et ceux qui les apprécient.
L’Ecole liégeoise du paysage est une réalité dans laquelle nous nous sommes inscrit à un certain moment et d’une certaine manière ; « collectionneur-diffuseur » avait dit Joseph Philippe, et bien soit !
Qui s’imagine encore qu’un marchand est incapable de passion ? Faire oeuvre utile et rejoindre les artistes appréciés au travers d’une passion commune éveillerait chez lui la flamme du désintéressement ? Impossible ? Qui peut encore se laisser enfermer dans l’utopie des rôles stéréotypés ; du marchand, du pas marchand ? Aucun rôle n’est écrit. La vie est un jeu de rôles, de rôles qu’il faut sans cesse réinventer…
Mais, il y a d’autres moyens que le négoce, évidemment, pour intéresser les amateurs d’art. Des moissons successives d’historiens d’art ont réalisé nombre de mémoires de fin d’études à l’Université de Liège sur des peintres liégeois, des critiques d’art ont rempli les colonnes des chroniques artistiques de différents quotidiens depuis le début du vingtième siècle, des ouvrages ont été écrits sur les plus grands peintres liégeois depuis des décennies, les réserves de nos musées regorgent de trésors. Tout cela témoigne de la vigueur de la production picturale liégeoise et de l’intérêt qu’elle suscite. Certains organismes financiers en ont pris conscience et ont fait, en leur temps, du mécénat méritoire.