Origines
Sa principale source d’inspiration se situe en Ardenne, mais l’influence des impressionnistes français fut déterminante. En effet, la vision luministe parvint à l’Académie de Liège par l’intermédiaire de son directeur Evariste Carpentier, originaire de Flandre, qui travailla durant plusieurs années à Paris.
Le foyer pictural qui s’est développé à Liège et dans les environs dès la fin du dix-neuvième siècle fut important et la nomination d’Evariste Carpentier comme professeur à l’académie apparaît déterminante. Grâce à lui, une école à part entière a vu le jour : l’Ecole liégeoise du paysage. Elle s’est donc constituée, au début à partir d’oeuvres d’artistes ne résidant pas sur le lieu d’inspiration (l’Ardenne, la Fagne, la Campine, la Hesbaye, le Condroz…), bientôt suivis par d’autres générations d’étrangers, mais aussi d’autochtones.
La majorité des artistes qui ont contribué à en constituer l’unité est reprise dans le présent dictionnaire. Ces artistes, principalement à tendance impressionniste, constituent chacun un maillon indispensable à la compréhension de ce mouvement.
« Il est vain de vouloir parquer systématiquement certains artistes dans le champ étroit des écoles…, a dit Jacques Hendrick ; et si la plupart laissent voir dans leurs oeuvres ces qualités de clarté, de mesure et de spiritualité qui caractérisent généralement les artistes wallons, force nous est de constater que la personnalité si variée des artistes leur fait franchir bien souvent les limites étroites et unilatérales qu’on a trop tendance à leur assigner pour des raisons de race et d’école…
Tout d’abord, on constate que les termes :« école wallonne de peinture» ne correspondent à aucune réalité, si l’on veut les employer dans leur signification stricte. Il y a des peintres, nombreux et de qualité en Wallonie; il n’y a pas d’école.
Loin de nous donc, cette idée de vouloir opérer une classification rigoureuse de l’oeuvre des artistes wallons ; ce serait une double erreur. La Wallonie est une terre d’individualisme ; les oeuvres de ses artistes en sont la preuve décisive…
L’art wallon échappe à toute classification, et il n’est guère que deux ou trois groupes d’artistes qui peuvent être constitués avec vraisemblance…
Une enquête sur les artistes en Wallonie est donc forcément un travail complexe, d’où l’on peut a priori dégager deux données essentielles : d’une part, leur individualisme et d’autre part, la communauté spirituelle qui les unit, par delà leurs tendances personnelles…
L’Ecole liégeoise du paysage est le résultat de cette « communauté spirituelle » ; des visions paysagistes différentes soudées par un idéal commun dont ses représentants ont témoigné au travers de la constante évolution de leurs oeuvres.
Durant trois générations, ces artistes-peintres, ayant une vision d’une nature idéalisée, ont interprété le paysage, chacun en fonction de son génie personnel. C’est entre 1880 et 1950 que l’activité paysagiste liégeoise a été la plus importante. Avant, durant la période romantique et réaliste, on ne trouve guère de paysagistes plein-airistes et après, on assiste à une diversification des genres.
Les artistes qui ont fait du paysage dans la région de Liège (même venus d’ailleurs) et les artistes d’origine liégeoise (même ayant peint ailleurs) et, a fortiori, les peintres d’origine liégeoise qui ont peint leur terroir, vont constituer le creuset de l’Ecole liégeoise du paysage. Une émulation naîtra entre eux, même à leur corps défendant.