Critères d’appartenance
Quels sont les critères d’appartenance à l’Ecole liégeoise du paysage?
Avoir peint l’Ardenne, la Fagne, la Campine, la Hesbaye ou le Condroz ? « Les tendances impressionnistes en Wallonie » ? Etre liégeois et n’avoir fait que du paysage ? Avoir pratiqué une certaine approche du paysage autochtone ? Ou…
Le lieu de naissance, de résidence, de décès ? L’endroit de formation, d’inspiration, de production ? Etre diplômé de l’académie, de Saint-Luc, d’une quelconque institution ou autodidacte ?
Faudrait-il exclure de ce travail les groupes au particularisme local tranché, tels les « intimistes verviétois » ?
Georges Schmits nous en dit en 2002 : « Du temps qu’il était conservateur du Musée des Beaux-Arts de Verviers, Vladimir Bronowsky avait organisé une exposition intitulée «Fagne et Ardenne dans les collections des Musées de Verviers». Lui aussi met le doigt sur le courant paysagiste ; il le situe à la fin du XIXe et au début du XXe siècle et il observe combien les Verviétois « témoignent de l’intérêt et de l’affection aux solitudes fangeuses et au pays ardennais» . On pouvait y voir le Dégel à Stavelot de Degouve, et la Vallée de l’Ourthe d’Auguste Donnay, mais ce sont les Fagnes qui nous occupent. Même des Bruxellois s’étaient sentis subitement des âmes de fagnards. Quant aux Liégeois, ils étaient venus en troupe.
Bref, le choix des artistes qui constituent le dictionnaire a été fait en fonction d’un ou plusieurs des critères d’appartenance.
Un élément essentiel est la rencontre plus ou moins régulière des artistes au travers de leurs oeuvres, que la pratique du commerce des tableaux rend possible. Grâce à cette pratique, à la rencontre des amateurs d’art, à la proximité des artistes ou de leurs oeuvres, nous découvrons l’intérêt des tableaux paysagistes liégeois, sans nier pour autant qu’il y ait là une forme de sentimentalité liée au terroir.
Il n’entre pas dans notre discours de prétendre que le mouvement paysagiste local liégeois est le seul intéressant au monde, mais il est aussi intéressant, sinon plus, que d’autres. Certains voudraient le faire passer pour désuet, à nous, qui aimons nos oeuvres paysagistes et leurs artistes en leurs oeuvres !