L'écrivain
Le Maître de céans
... La réussite de cette oeuvre bourrée d'énergie est assurée par une scène de chasse sur la terre d'enfance retrouvée, et l'on comprend enfin, grâce à un cerf abattu, qu'il existe entre l'homme et l'animal une complicité fondamentale, remontée du fond des âges, et qui va bien au delà du seul plaisir de tuer une proie. C'est presque un acte mystique, au cours de cette scène où le chasseur va s'identifier à l'animal ensanglanté.
L'émotion de Jack est à son comble. De tous côtés, on entend pétarader les fusils. La "nature" participe non à ce qu'on pourrait appeler un carnage, mais à une loi plus subtile qui unit les hommes à leur milieu. Les arbres, la forêt, les nuages, les odeurs, le moindre bruit transforment cette partie de chasse en un vaste brassage qui relie ce que la vie a de plus mystérieux, les éléments du ciel et de la terre, en une unité qui n'est pas anthhropomorphhique mais globale ...
Jean Carrière
Auteur de l'Epervier de Maheux
Goncourt 1972
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Commentaire Christian Fouarge
De même que les peintres de l’Ardenne s’exportent bien Outre-Atlantique, nos écrivains ne démériteront pas en plantant leur chevalet à l’orée des grandes forêts canadiennes. Car avec Jacques Goijen, tout devient peinture, et les phrases ciselées de la langue française opèrent à merveille cette transmutation.
Le paysage somptueusement campé, la grande scène intemporelle de la chasse pourra se déployer et nous emporter sans que nous reprenions souffle jusqu’à l’hallali final.
Chacun goûtera l’art cynégétique selon ses critères et sa sensibilité. Libre à moi de n’y voir qu’un carnage d’autant moins supportable qu’il se pare d’une esthétique, qu’il se gausse d’une Tradition, ses rites et ses pompes.
Et libre à Jean Carrière, écrivain et Prix Goncourt récemment disparu qui préfaça l’ouvrage, de nous apprendre que nos héros chassent « avec amour » (souligné dans le texte). Dans ce cas…
Reste, parmi « les éléments du ciel et de la terre », que le prédateur est évidemment l’homme, et c’est comme par effraction que nous faisons connaissance avec ce petit monde de nantis oisifs, aristocrates de l’hédonisme, méprisants envers la plèbe que constitue à leurs yeux le reste de l’humanité. Nous subissons au fil des pages une proximité qui confine bientôt au malaise de la promiscuité. L’épicurisme revendiqué par cette « élite » camoufle mal son vide existentiel. Son amoralité nous rend moraux.
Aussi, si l’âpreté de la nature peut bien évoquer Giono, c’est la nausée de Sartre qui nous étreint en définitive.
Cela fera comprendre combien ce roman bouscule, secoue, ne laisse pas intact son lecteur imprudent, mon semblable, mon frère.
Jacques Goijen possède parfaitement son art comme son sujet. Mais pourquoi écrit-il ? Pour rejoindre l’esthétique de ses héros ou pour s’en garder à distance romanesque ?
Cela lui appartient, et il nous appartient de lire "le maître de céans" pour ce qu’il est, un tableau de l’éternelle rivalité de l’homme envers l’homme et envers la Création, sur laquelle il étend sa domination depuis les oracles du chapitre 1 du livre de la Genèse. -
Commentaire Pol Rousseau
Le personnage de Jack est fascinant, même s’il n’est pas tout à fait fréquentable : sa violence, son sentiment d’avoir des droits innés sur les gens et les choses, sa cruauté aussi, en font un être hors du commun, attirant mais pas forcément désirable comme voisin ni comme modèle pour reproduire en de nombreux exemplaires !
Mais ce qui nous attire chez Jack, c’est son extraordinaire communion avec la nature. Il la ressent de manière charnelle et la magie de l’écriture nous en restitue les charmes et les sortilèges à travers lui : c’est çà, la littérature.
Ce sentiment de la nature est assez rare aujourd’hui malgré le courant écologiste, surtout qu’il est sans mièvrerie aucune. Avec Jack, nous avons les pieds dans l’humus, la tête dans le brouillard odorant des grands bois et le doigt sur la détente à la rencontre du gibier recherché et respecté.
Je dois dire que j’ai éprouvé des moments d’intense émotion à la lecture des nombreuses pages où Jack se plonge corps et âme dans nos forêts. Et quelle fête pour les sens ! C’est sans doute la plus belle réussite de ce roman attachant et tellement original, dont je vous remercie de m’avoir fait partager les puissantes séductions. -
Commentaire CDB
Lettre en épisode.
Je vous ai écrit plusieurs fois mais sans vous l’envoyer. Désolée d’avoir tardé. Voici les différentes étapes !Bouillon, le 1er octobre 2004.
Ouverture de la chasse.
Vous m’aviez dit : »J’y ai mis toute mon âme ». J’ai aimé lire et sentir cette parcelle d’âme qui s’égrène au fil des pages. La fougue du cerf, du chasseur. La solitude à l’écoute de la nature et l’agitation de la ville. J’ai apprécié les frémissements, les haines, les brumes, les contrastes, les silences, la recherche de tableaux, et de profondeur. Suivre la trace d’une déchirure intense jusqu’aux effluves de sang. La communion entre le cerf qui se meurt et l’humain. Dans un respect mutuel, d’une acceptation de possible inversion.Bouillon, 11 novembre 2004.
Journée de la chasse.
J’ai lu votre livre. Je le relis. Ce livre serait arrivé dans mes mains voici quelques années, j’aurais détesté… la chasse… les chasseurs…
Il paraît qu’après 40 ans, on voit les choses autrement. Quel bonheur !Plus tard en novembre.
En vidant la maison de mes parents, je suis tombée sur un très vieux Larousse de la chasse. Mon frère et moi, on s’est presque disputés pour savoir qui allait le garder ! Décidément, la chasse ne m’a jamais autant pourchassée que cette année !Bouillon, décembre 2004.
Ai reçu la critique du livre. J’ai imaginé les heures face à moi-même, face à l’écrit dans le bruit du crépitement des flammes, à La Roquarie ou ailleurs.
Votre écriture, telle l’eau d’un ruisseau, parfois goulue, ou limpide, ou cascadant de mots en mots direct, sans détour, sans trop de détails, laissant de l’espace au lecteur. -
Commentaire CP.
Par la présente, je vous remercie pour votre dernier livre que j’ai énormément apprécié. Je l’ai trouvé un matin et je l’ai dévoré. Il m’accompagnera longtemps. J’ai eu le bonheur de suivre la formation de conseiller en environnement. Celle-ci m’a permis de déguster à sa juste valeur votre ouvrage. Vocabulaire, couleurs, odeurs et sensations que la nature nous offre.
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Commentaire Pierre Rivas
Mardi 21 septembre 2004 / MIDI-LIBRE NIMES
Le roman d’un auteur belge, écrit à Lanuéjols
"Le maître de céans" ou l’instinct du prédateur
Tableaux de chasse au Québec où l’homme est un cerf pour l’homme"
Le scénario pourrait se dérouler en Cévennes puisque Jacques Goijen, Ardennais d’origine, partage en partie sa vie entre Lanuéjols et Liège où il est expert en tableaux (1). Rien d’étonnant qu’il se soit lié d’amitié avec Jean carrière dont il partage le goût pour la magnificence de la nature. C’est d’ailleurs l’auteur cévenol qui préface Le maître de céans achevé à La Roquarie (Lanuéjols) en janvier et sorti des presses de l’imprimerie Chauveheid à Stavelot le 5 juillet (2).
Un récit au présent, comme un scénario de film
Comment un dominé devient dominant
Un marchand de tableaux maître du paysage
Ecrit au présent, ce troisième roman de l’auteur belge tombé amoureux des Cévennes grâce à L’épervier de Maheux, vous fait entrer immédiatement dans une histoire en train de se construire. Comme un acteur qui lirait le scénario d’un film, vous vous immiscez insensiblement dans la personnalité de Jack, ce chasseur en osmose totale avec la forêt québécoise, qui va découvrir, jusqu’à la nausée, sa vraie nature…
Jack est un homme en lutte contre les penchants d’une société corrompue, qu’il veut fuir pour suivre son instinct. Il va finalement basculer dans un mélange pervers et savamment dosé où la nature, celle des tableaux sublimes dans lesquels l’auteur fait évoluer son personnage, mais aussi celle qui l’habite, sait aussi s’accommoder de la lâcheté. Comment ?
Au fil des pages, on suit Jack en quête de vérité dans une « chasse à l’approche » pleine de silences, de bruissements, de brames obscènes. Avec curiosité d’abord, puis avec une anxiété pressentant le drame. On reconstitue, avec lui, le puzzle insoupçonné de sa vie, les retrouvailles avec un demi-frère et un père naturel croisé au hasard dans un souvenir d’enfance.
Jack, le chasseur, découvre en ces hommes à l’hérédité tapageuse, dans les relations qu’ils établissement avec les femmes - mère ou compagne - et avec lui, les rapports d’un cerf dominant au groupe. Cette domination qui humilie en s’accaparant le bien, pour ne pas dire la vie d’autrui.
Une scène - primitive ? - dont Jean Carrière a relevé « l’érotisme torride » sert de support à l’abjection soulevée par ces rapports de dominant à dominé. Son outrance est le point de départ d’un antagonisme qui va se nourrir autant d’animalité que de nature humaine avec leur dualité mutuelle, de consentement que de refus. Dominé sur le terrain du rut par le fils légitime, Jack l’emporte sur celui de la chasse. S’engage alors un duel sanglant, digne d’Abel et Caïn, par biches, lièvres et sangliers interposés. Une curée forestière et sauvage où la question se pose, dès lors, de savoir qui l’emportera, du prédateur ou du chasseur, pour devenir, au final, plus que le mâle dominant, le « maître de céans ».
Ambiguïté de la nature et de la nature humaine
On reste doublement ému à la lecture de cet auteur peu connu dans la région. D’abord par la beauté, jusqu’au détail, des paysages de chasse peints par un écrivain, chasseur lui-même - et marchand de tableaux -, qui connaît bien le domaine cynégétique.
On imagine d’ailleurs sans mal quelle pourrait en être la traduction sur grand écran… Ensuite, parce que, la dernière page tournée, le débat s’ouvre dans la conscience sur l’ambiguïté de la nature, la dualité de la nature humaine et les rapports entre elles. Les réponses de Jacques Goijen, avec ses personnages, ne lui ont pas valu que des amis.
Preuve que, dans tous les cas, elles ont touché la cible.?
Pierre RIVAS
(1) En particulier ceux de l’Ecole liégeoise du paysage.
(2) Pour le compte des éditions de l’Ecole liégeoise du paysage. 198 pages, 20 €. -
Commentaire Maurice Pirotte
On entre dans les romans de Jacques Goijen à longs pas de mystère, de réalités rêveuses, de quoi répondre aveu par aveu à l’Appel qui enlace à la menace de ses transparences et ardeurs artistiques.
« Le Maître de Céans » ? Foule émouvante de nos propres miroirs nous cravache l’âme et les flancs ! Il s’agit d’émotion souveraine, lumières de la raison, vérité juste, dosage passion, abandon, liberté, l’espoir tangent à l’absolu !
« La paix que Jack recherche tant, lui parait aléatoire dans cette société génératrice de névroses à laquelle, par ailleurs, il ne se soumettra pas ». Jacques Goijen ? Tout le poids du passé sur les épaules, accueillante logique du pourquoi, du comment, une voix intérieure infléchie vers les grands espaces et l’unique lumière !
Nous voyons cet excellent poète, ce "Berlioz exalté" braver la certitude des grands principes et des valeurs imposées, jouer la vie, l’incongruité du soupçon et la certitude, à mise éprouvante ! -
Commentaire Eliane Pironnet
J’aurai tendance à dire comme C.F. « le romancier met une part de lui-même dans chacun de ses personnages »; sans cela, le contenu n’aurait pas autant de profondeur et d’impact sur le lecteur.
Votre particularité semble être cette double vue qui accentue le blanc et le noir et en conséquence, l’abîme qui les sépare. Votre métier vous a poussé à combler ce vide en mettant en relation le monde artistique et le monde financier. On vous sent partagé, révolté, meurtri par votre parcours. Mais auriez-vous supporté une autre vie… dans l’anonymat?
Soyez assuré que vous apportez un trésor, autant à la société qu’au particulier, par le travail de compilation (votre dictionnaire !) mené sur les artistes paysagistes de la région afin de révéler leur amour de la nature et leur passion.
Je reste toutefois d’avis que vous ne devriez pas mettre autant en exergue votre lutte contre la société, ce qui aurait tendance à supplanter la sensibilité et la finesse d’esprit, présentes dans votre roman.
Quant à la chasse et au paradoxe « chasser et être capable de compassion »….j’y vois plutôt une osmose entre l’humain et l’animal, une plénitude, la rencontre inattendue avec l’autre partie de soi-même : le côté spontané et instinctif de l’homme. -
Commentaire Albert Moxhet
L’ouvrage comporte de très belles descriptions de nature, très ressenties et bien en accord avec les tableaux évoqués dans le récit. Très réussie aussi l’expédition de la bande de gamins vers le château. Avec des résonances propres à chacun, cela réveille des souvenirs d’enfance où se conjuguent l’aventure et le mystère.
Dans la première moitié du roman, Jack est plutôt sympathique. Son souci de dépasser les côtés superficiels, artificiels d’un métier qu’il pratique avec compétence en fait un personnage attachant. Puis on se rend compte peu à peu que son orgueil (« Le vieux mâle ne serait digne d’obtenir sa fin de la main de Jack qu’à la condition d’être éloigné de la civilisation. ») tourne à l’obsession mortifère : Jack, de plus en plus obnubilé par la chasse, ne peut plus être lui-même que s’il parvient à tuer ce qu’il admire – un cerf majestueux – ce qui comprend aussi ce qu’il jalouse, c’est-à-dire aussi Boris, qui se conduit comme le mâle dominant et a eu le privilège d’être proche de son père alors que lui, Jack, en était éloigné. Cette obsession fait de Jack un égocentrique dénué de tout sentiment autre que ce qui touche sa fixation. Il devient incapable d’aimer qui ou ce qui n’est pas dans la perspective de l’accomplissement de son instinct de prédateur.
Et cela fait froid dans le dos, car son mépris pour le reste de l’humanité, lui seul ayant toujours raison, en fait un monstre qui se croit seul détenteur de la vérité. Ce sont les pires.
À méditer !
Les milieux décrits dans le roman ne sont certes pas humainement les plus riches et l’on peut comprendre que Jack souhaite s’en dégager. Mais le comportement qu’il adopte – qu’il choisit ? – est celui d’un hédonisme qui le coupe de toute possibilité d’engagement autre qu’égoïste. Le roman trace ainsi un portrait très cohérent d’un individu brillant, assurément, mais dont, sans vouloir moraliser, on peut se demander s’il pourra jamais savoir ce que signifie être heureux.
Je reste un peu dubitatif à propos de la phrase de Jean Carrière disant que Jack va plonger dans la sauvagerie des bêtes en les chassant avec amour. (C’est lui qui le souligne.) Que Jack plonge dans la sauvagerie, c’est bien d’accord, mais si grande que puisse être l’autodiscipline d’un vrai chasseur, peut-on dire que c’est avec amour qu’il tue sa proie ?
Ce type de relation ne me parait authentique que chez les peuples premiers, dans le dialogue que le chasseur entretient avec l’animal chassé par nécessité et dont il reste sans doute quelque chose dans certains rituels européens de la chasse.
Cet ensemble fort complexe de pulsions et de sentiments transparaît au fil des pages du Maître de céans en prenant une ampleur qui donne toute la mesure de Jack, personnage gidien par certains côtés, impitoyablement pisté par l’auteur, mais qui, on veut le croire, n’en est pas intégralement le porte-parole. -
Commentaire P. Legisa
Bonsoir Mr.Goijen,
Je viens de lire votre roman. En deux fois pour la première moitié,en une fois pour la deuxième moitié.J'ai sauté le repas du soir ne pouvant le fermer. Tout se met en place,on comprend les souvenirs d'enfance,la demeure,ces personnages du passé qui réapparaissent,non ce ne sont pas de simples hasards. Votre récit devient une trappe et on veut savoir ce qu'il adviendra. Plus que le sort particulier de Jack ou d'un autre personnages(aucun d'eux n'est embelli outre mesure,je trouve),c'est le scénario qui captive:on veut connaître la fin,comment tout cela va s'achever.
La fin est précipitée par le meurtre...pardon,l'accident de chasse qui élimine Boris(le garde:"c'est un accident!"). Un roman policier à l'envers; la "victime" arrive à la fin,elle n'est pas le prétexte mais le dénouement, ainsi le nouveau maitre de céans peut arriver.L'instruction policière commence,le livre se termine.Bien joué M.Goijen! La porte de l'imagination reste grande ouverte...
Maitre de céans,oui, mais pour combien de temps? Amoureux de peinture,je savais.Mais vous l'êtes tout autant de la faune et de son milieu,du terroir,des saisons... En somme, de tout ce qui compose un beau paysage.
Merci pour le livre,bravo pour le roman.
Calydon le sanglier
En 1989, Jacque Goijen a publié son premier roman "Chasses d'Ardennes". Deux autres ont suivi, "Communions Ardennaises" et "Le Maîtres de céans" où l'Ardenne, l'art et la chasse jouent un grand rôle.
Voici son quatrième roman "Calydon le sanglier" inspiré par sa passion pour la chasse et la nature dans les Cévennes, sa patrie d'adoption. La nature s'avérait un havre. Aussi loin que portait le regard de Méléagre; des collines verdoyantes, une exubérance végétale surgissant dans le chaos des roches résiduelles des entrailles des forces telluriques, vestiges de la colère de la terre mère, où Calydon et les siens trouvaient refuge depuis des temps immémoriaux.
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Commentaire Francine Louvigny
J'ai lu votre livre avec beaucoup d'intérêt.
Je tire mon chapeau devant votre talent.
J'ai bien compris la passion qui est la vôtre dans le fait de chasser, tendre vos pièges envers votre proie et enfin la posséder.
Calydon , le sanglier que vous rêviez rencontrer vous a donné une leçon, que vous n'allez pas oublier facilement...
Mais c'est bien ça que vous aimez en fait. La facilité n'est pas intéressante, je suis d'accord avec vous.
La vie n'est pas un cadeau, c'est ce qui la rend si attrayante.
Calydon est mort de mort naturelle sans l'aide de votre fusil.
Il vous manque, c'était un sanglier à la hauteur de vos espérances.
Vous parlez de spiritualité à la fin de votre livre. Je suis très intéressée.
Dommage que le covid nous empêche de parler de ce livre super intéressant et magnifique.
Bonne soirée à vous et à plus tard...
Francine Louvigny. -
Commentaire Laurence Guntz
Rencontre avec... Un Belge dans sa Patrie d'Adoption
A la lecture de l'Epervier de Maheux de Jean Carrière, édité en 1976, Jacques GOIJEN a eu un vrai coup de foudre.
Amoureux de la Nature authentique et passionné de chasse, il arrive sur le Causse Noir en 1991, sa nouvelle terre d'adoption. Il dit que, même si pour certains les Cévennes peuvent être un enfer d'où l'on veut partir, pour lui c'est un paradis où il veut vivre.
Jacques Goijen et Jean Carrière se sont rencontrés dans le chalet de l'écrivain à Camprieu, et devinrent amis. Jacques habite Liège, dans la partie francophone de la Belgique. Marchand d'art spécialisé dans la peinture paysagiste de sa région, il pratique la chasse depuis l'âge de 12 ans. Ramiers, canards, lapins, et aujourd'hui le gros gibier ! Il a abandonné la chasse dans son pays d'origine, devenue trop commerciale à son goût, où il manque ce côté "sauvage" qui lui plaît tant.
"Dans les Cévennes, on pratique la vraie chasse" dit-il
"Pour celui qui est capable d'en respecter les règles, il est possible d'avoir un sentiment de liberté, dans cette société devenue artificielle".
Il respecte les animaux protégés, d'ailleurs son chien Rambo, un Teckel, a été emporté ici par un aigle, il y a plusieurs années...
Jacques Goijen vient de publier son dernier roman "Calydon le sanglier", livre sur la vie heureuse, mais remplie d'embûches d'un sanglier (Calydon) du Causse et la vie épanouie d'un chasseur passionné nommé Méléagre.
Une lecture riche en termes tirés du langage cynégétique et du parler local ! L'auteur apporte son analyse sur le monde actuel à travers son personnage en quête de sens.
Du chasseur ou du sanglier, qui l'emportera, au final?
Laurence Guntz
de Sources en clapas
Diocèse de Nîmes - Ensemble Paroissial du Causse Noir
1er semestre 2020 N° 50