Les paysagistes spadois
« Il faudrait être un émouvant poète pour chanter le charme captivant qui se dégage de cette jolie cité blottie dans un val enchanteur. »
P Dommartin.
L’artiste (Spa 1816-1897)
Gérard-Jonas CREHAY évoque à lui seul le cœur de l’identité spadoise.
Il commence sa carrière par le travail décoratif des boites de Spa. Il représente le paysage de ce pays où il a vécu, où il est né. Son œuvre se veut réaliste, au plus proche de la vérité. Il n’ajoute rien d’imaginatif ou de superflu à la beauté des scènes de la vie qui s’offrent à lui.
Son talent se voit récompensé par différents prix. Cette reconnaissance va d’ailleurs lui permettre d’être exposé de son vivant aux quatre coins de l’Europe (Paris, Londres, Vienne, Berlin, …). Une bourse va aussi lui permettre de se former à Paris. Ces échanges vont avoir une influence sur lui : celle de l’école de Barbizon dont les origines remontent à 1820. Ces peintres paysagistes avaient pour désir de travailler en plein air dans la forêt de Fontainebleau. Pour preuve, le peintre Camille COROT était son ami.
Ses peintures à la gouache, ses représentations fagnardes et celles de la Ville d’Eaux vont participer à la création d’une identité spadoise romantique. Nous mettons à l’honneur ce peintre car il est à l’origine d’une dynastie. Ses deux fils, Gérard Antoine (Spa, 1844-1937) et Georges (Spa, 1849-1933) sont également peintres et ont aussi participé à cet essor artistique.
Preuve de sa notoriété, le plafond du Wauxhall à Spa est signé de sa main. Philippe VIENNE, historien de l’art, a rédigé un travail en l’honneur de ces peintres "Les Crehay, quatre générations d'artistes et d'artisans à Spa". Une rétrospective de son œuvre a été organisée à Spa en 1961. La galerie Berko le mentionne aussi dans ses catalogues.
L’œuvre
Une douceur émane de cette soirée automnale. Les reflets rosâtres du soleil illuminent l’arrière-plan du parc des 7 heures, aménagé en promenade en 1758.
On entend les pas de cette lavandière dans les feuilles mortes. Son panier est rempli de linge. Coiffée de son bonnet blanc caractéristique, dans sa main gauche, elle tient un battoir, cet objet en bois qui permettait de battre le linge.
Les lavandières
A la fin du 18ème siècle, alors que Spa est l’une des villes thermales les plus réputées d’Europe, la noblesse afflue. La lavandière blanchit le linge pour assurer le confort maximal de ces personnes aisées. Jusque dans les années 50, des entreprises familiales répondent aux attentes des nombreux hôtels du coin.
En famille, les femmes s’organisent ainsi afin de faire face au coût de la vie. Leur renommée s’étend dans toute l’Europe. Des personnes riches envoyaient leur linge à Spa pour la qualité de ce travail. A ce savoir-faire reconnu s’ajoute aussi l’eau acide, unique. Ses propriétés chimiques s’avèrent incomparables pour les tissus les plus exigeants.
Le musée de la lessive
Situé à Spa, la Perle des Ardennes, ce musée vous propose un voyage à travers le temps, de l’Antiquité à nos jours, à la découverte de l’évolution du savon, des techniques de blanchissage du linge, du repassage mais également des conditions de vie et de travail des lavandières.
Le musée de la Ville d’Eaux
Une ligne du temps permet de découvrir les lieux, les événements et les personnalités incontournables qui ont fait l’histoire de Spa et son succès. Documents authentiques, objets rares et videos vous expliqueront le parcours du berceau du thermalisme.Eaux minérales, jeux de hasard, bobelins illustres, et jolités de Spa s’entremêlent ici pour le plaisir du visiteur.
Julien GOIJEN